- déflagration
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• 1691; lat. deflagratio, de flagrare « brûler »♦ Chim. Combustion vive d'un corps, accompagnée d'explosion et de projection de matières enflammées. La déflagration d'un explosif.♢ Cour. Explosion. « La déflagration a fait sauter une porte-fenêtre de la chambre » (A. Gide).déflagrationn. f. CHIM Mode de combustion dans lequel la vitesse de propagation de la flamme est de l'ordre d'un mètre par seconde.|| Cour. Explosion. La déflagration a soufflé les vitres des maisons environnantes.⇒DÉFLAGRATION, subst. fém.CHIM. Combustion rapide d'un corps, accompagnée de flammes, de projections de parcelles incandescentes et de bruit plus ou moins fort. Déflagration éblouissante, subite, fusante; déflagration du nitrate, du phosphore. La déflagration de la poudre (CLAUDEL, Otage, 1911, III, 4, p. 294) :• ... à ce stade fort critique du progrès des automobiles il fut observé à bien des reprises de telles fantastiques explosions, presque aussi massives! en pulvérisations totales! Des disséminations atroces! Des propulsions gigantesques!... Je ne pourrais leur comparer à l'extrême rigueur que les déflagrations subites de certains brasiers d'Air liquide...CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 411.— P. anal. Éclatement violent s'accompagnant d'un bruit soudain et intense. La déflagration des grondements du tonnerre (FOCH, Mém., t. 1, 1929, p. 57). L'obsession inquiétante d'un ralenti de déflagration, d'un instantané de tremblement de terre (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 75).— P. métaph. Manifestation subite et intense. Déflagration de colère. J'ai gardé le souvenir d'une de ces causeries (...) où Forain fut étourdissant. Mais comment fixer l'étincelle, le jet, la déflagration de cette intelligence universelle? (L. DAUDET, Entre-deux-guerres, 1915, p. 89). Les générations sont comparables à une succession de déflagrations. Les chefs-d'œuvre littéraires aussi (L. DAUDET, Monde images, 1919, p. 193). Ces deux déflagrations frappèrent l'opinion mondiale de stupeur et d'effroi (BILLOTTE, Consid. strat., 1957, p. 4015).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. [1691 (MATHIEU CHASTEL(L)AIN, Traité des convulsions et des mouvements convulsifs qu'on appelle à présent vapeurs, Lyon-Paris d'apr. Lar. Lang. fr.)] av. 1721 (Harris d'apr. Trév.); av. 1791 fig. (Mirab. ds Lar. 19e). Empr. au lat. deflagratio, -onis « combustion » au propre et au figuré. Fréq. abs. littér. :25.
déflagration [deflagʀɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1691; lat. deflagratio, du supin de deflagrare. → Déflagrer.❖1 Didact. Combustion vive d'un corps; propagation rapide d'une flamme par conductibilité thermique. ⇒ Combustion.0.1 (…) dans le moteur à carburation préalable, l'échauffement du mélange carburé dans le cylindre au moment de la compression est inessentiel ou même nuisible, puisqu'il risque de produire la détonation au lieu de produire la déflagration (combustion à onde explosive progressive), ce qui limite le taux de compression admissible pour un type donné de carburant (…)Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques, p. 44.2 Cour. Explosion accompagnée d'une projection de matières enflammées. ⇒ Détonation, explosion. || Une violente déflagration.1 (…) que l'univers finirait par une déflagration générale.Diderot, Opinions des anc. philosophes, Pythagorisme.2 La déflagration a fait sauter une porte-fenêtre de la chambre où je dormais, et défoncé une grande et épaisse glace du salon.Gide, Journal, 6 janv. 1943, p. 71.3 Par ext. ⇒ Bruit, éclatement, explosion, fracas.3 Les mauvais jazz, le fracas des horribles klaxons et des trompes stridentes, la pétarade abjecte des motocyclettes, la muflerie des « échappements libres », les déflagrations de pneus qui crèvent, les clameurs des phonos ou des appareils de radio de mauvaise qualité munis d'amplificateurs brutalement maniés, tout ce vacarme enfin qui oblige tympans et gosiers à des efforts épuisants pour peu qu'on veuille échanger quelque propos dans un endroit public, ne sont pas pour raffiner les oreilles.Initiation à la musique, p. 121.♦ (Av. 1791). Par métaphore. Manifestation soudaine, qui a un grand retentissement.4 Pourquoi a-t-il (le christianisme) possédé cette puissance formidable de déflagration qui a changé le cours de l'Histoire et qui a modifié dans les profondeurs l'homme lui-même ?F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 16.❖DÉR. V. Déflagrer.COMP. (Du rad.) Antidéflagrant.
Encyclopédie Universelle. 2012.